Evaluation des besoins éducationnels des personnels de Santé de l’Hôpital Régional Annexe de Meiganga (Cameroun) sur la pratique de la culture bactérienne et la connaissance sur l’antibiorésistance

La culture bactérienne est essentielle pour détecter l’antibiorésistance, une menace majeure pour la santé publique mondiale. Cette étude visait à évaluer les besoins éducationnels des personnels de santé de l’Hôpital Régional Annexe de Meiganga (HRAM) concernant la culture bactérienne et l’antibiorésistance pour mieux comprendre les lacunes existantes et d’orienter les actions nécessaires pour y remédier. À cet effet, une étude mixte a été menée, rétrospective (à partir des registres du laboratoire de 2023) et prospective (enquêtes sur les personnels de l’hôpital)). Un total de 2 040 patients a été enregistré en 2023 pour le diagnostic d’infections bactériennes, et par ailleurs, 49 membres du personnel de l’hôpital ont été interrogés. Les résultats ont révélé une prévalence globale des infections urinaires et génitales de 60,2 % (350/581), soit 38,6% (117/303) pour les infections urinaires et 83,8% (233/278) pour des infections génitales. Par ailleurs, la prévalence de la salmonellose était de 90,3 % (1318/1459). Parmi les personnels, la majorité avait entre [25-35[ans, et 28,6 % avaient plus de 10 ans d’expérience. La moitié des soignants (50%) avait une connaissance limitée de l’antibiogramme, tandis que 67,5 % reconnaissent l’importance de la culture bactérienne,
bien que 32,2 % en ignorent l’utilité. Par ailleurs, les techniciens de laboratoire (80,1 %) ont souligné un manque de ressources pour la culture bactérienne et d’un manque de formation (à 20 %). De plus, 79,4 % des soignants ne perçoivent pas les prescriptions d’ATB sans antibiogramme comme dangereuses et 14,7 % ne savent pas si l’absence
de pratique de la culture bactérienne à l’HRAM est un problème. Concernant l’antibiorésistance, 26,5 % (13/49) présente une connaissance limitée à propos de l’existence de l’antibiorésistance et 46,9 % n’ont pas indiqué sa bonne définition ; 46,9 % admettent l’existence d’un lien fort entre l’antibiorésistance et les prescriptions d’ATB sans antibiogramme, 24,5 % ne savent pas, et jusqu’à 12,2 % affirment qu’il n’y a pas de lien entre ces deux concepts. 55 % admettent que les prescriptions d’ATB basées uniquement sur les symptômes contribuent à l’émergence progressive de ce phénomène mais jusqu’à 45 % présente encore des limites sur la connaissance de l’émergence de
l’antibiorésistance. Ces résultats révèlent des lacunes dans la connaissance des cultures bactériennes et l’usage des antibiotiques à l’HRAM, soulignant la nécessité de renforcer la formation et l’accès aux ressources pour mieux gérer les infections et lutter contre l’antibiorésistance.

Mots clés : Evaluation, Besoins éducationnels, Culture bactérienne, Connaissances, Antibiorésistance, infections bactériennes.